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La Gazette du scrabble
20 octobre 2008

La mémoire

La mémoire est quelquefois embarrassante, j’ai donc décidé de vider ma mémoire de tout ce qui ne me plaisait pas. Problème, j’ai oublié de fermer à clé le tiroir qui contenait les mots de l’Ods, et je m’en suis aperçue un peu plus tard, premier tournoi de la saison commençante, premier tirage et rien, enfin rien d’intéressant, que des mots usuels que l’on connaît en principe depuis l’enfance et qui n’atteignent jamais le top en les plaçant sur la grille. Panique ! Je regarde à droite, je regarde à gauche, je regarde l’arbitre, et soudain une sonnerie, mon bulletin est vierge, rien à donner au ramasseur. Une main me secoue, ce n’était que la sonnerie du réveil et je vivais un cauchemar. Un petit cauchemar, il faut relativiser. Cela ne vous est jamais arrivé ?

Je lis un bouquin qui me passionne, et pourtant ! Je m’attache au corps du récit, j’apprécie l’écriture, et à un moment sans savoir pour quelle raison, mon esprit bifurque dans une autre direction, mes yeux continuent à lire automatiquement et il se passe quelques minutes avant de constater que j’ai complètement perdu le fil du récit. J’ai le sentiment que ma mémoire n’a rien enregistré. Il m’arrive souvent de lire des listes de mots et d’avoir l’impression que rien ne s’est imprimé, ce n’est qu’une impression. Si le tirage m’inspire, j’arrive à me souvenir de ce mot que j’ai lu tant et tant de fois sans m’y attarder, la mémoire a joué son rôle, mais le doute s’installe. Est-ce que ce mot est vraiment bon ? Là le facteur chance a son rôle. Banco, on y va.

Avoir un zéro pour un mot mal orthographié, ou pour un mot qui n’existe pas. Je dis souvent aux joueurs que c’est une façon de s’en souvenir, mais j’ai tort. Le tirage se présente une autre fois, et notre mémoire est incapable de nous dire si nous avons euun zéro ou si nous n’avons pas osé le jouer la dernière fois que ce tirage était devant nous sur la table. Notre mémoire nous joue un tour.

La mémoire olfactive. Je n’ai qu’à sentir l’odeur de l’herbe fraîchement coupée, et aussitôt une image surgit, moi petite fille avec un cerf-volant à la main entrain de courir sur un chemin de terre où l’herbe venait d’être coupée. Les odeurs nous renvoient toujours à un souvenir, je plains les personnes qui souffrent d’anosmie, c’est si bon de sentir une odeur de pain frais et cela doit être terrible de ne pas sentir les patates qui brûlent !! Un avantage tout de même, ne pas sentir le parfum entêtant de la voisine de tournoi qui vous agresse. S’il vous plaît, ne vous parfumez pas avant une journée de scrabble

Et puis, cette mémoire formidable qui au fur et à mesure des années, vous fait le don de ne garder que les bons souvenirs et d’occulter les mauvais. D’oublier que la garde des petits-enfants a été pénible l’an dernier, au point de recommencer cette année avec le même élan de joie, d’oublier que vous vous étiez promis de ne plus jouer tous les tournois d’Aix-les-Bains ou de Vichy, parce qu’à la fin de la semaine vous étiez très fatiguée, écœurée au point de vous poser des questions sur la reprise de votre licence, question que vous ne vous posiez plus trois jours après.

Cette mémoire qui fait surgir un mot enfoui depuis si longtemps, mais qui aussi manque cruellement à des personnes que vous connaissez. Cette mémoire qui quelquefois enjolive la vérité. J’aime bien cette phrase qu’un journaliste dit à la fin du film « L’homme qui tua Liberty Valance » « Si la légende est plus belle que la vérité, imprimez la légende ». Elle résume tout.  Marie-Claire

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