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La Gazette du scrabble
20 octobre 2008

La Billebaude (roman)

Je venais de finir ce livre d’Henri Vincenot, et nous rentrions de vacances. Par le plus grand hasard, en prenant de l’essence en Bourgogne, Henri Vincenot faisait lui aussi le plein de sa voiture, je l’ai très vite reconnu, et nous avons entamé une petite conversation. J’avais adoré son livre, c’est un conteur merveilleux. Je suis entrain de relire ce livre qui date de 1980, et c’est un bonheur de le redécouvrir. Je souris souvent, et l’évolution de la société me parait encore plus rapide que dans les années 80. Il y a tout un vocabulaire régional, mais aussi des mots valables au scrabble tels :

GAULIS : Bois de jeune taillis assez serré (en celte : gawl, prononcer gaoul, origine du mot gaule : perche de ligne)

NERPRUN : Arbuste à fruits noirs.

DEBUCHER (s) : qui est un nom et un verbe. Sortie de la bête de sa remise.

MENTERIE : Nous n’employons presque plus ce nom.

HOURVARI : Désordre parmi les chiens après une ruse de la bête de chasse.

MURGER : Tas de pierres, en bordure des champs, provenant de l’épierrage des terres.

EPARS : Eclairs de chaleur.

REPONS : Chant d’un soliste répété par le chœur.

SAPINE : Baquet en bois de sapin.

CORBIN : Corbeau.

PYROXYLEE : Poudre de chasse sans fumée. (pyroxyle aussi, avec un joker pourquoi pas.)

QUARTAUT : Petit fût bourguignon.

ENDEVER : Rager, enrager, endiabler, être violemment contrarié. ( En celte : devin = brûler, notion diabolique.)

GAGNAGE : Terrain cultivé ou pré où les animaux sauvages vont paître pour déterrer les pommes de terre.

PERRE : Berge renforcée de pierres sèches savamment empilées.

VIANDER : Les animaux qui se rendent au gagnage, vont viander, se nourrir.

Des mots que nous avons peut-être appris, plus joués depuis longtemps, et qui peuvent vous servir.

Mais je ne résiste pas au plaisir de vous faire partager quelques passages de ce livre.

Pour moi qui suis toujours entrain de courir après les garçons pour leur faire prendre leur douche tous les jours, ce passage est amusant :

« Sombre dimanche !

Les femmes inspectent mes oreilles, mon cou, mes orteils et c’est deux ou trois fois que je dois recommencer ce travail ramollissant jusqu’à user cette chère peau, si souple et si élastique pour peu qu’on ne l’importune pas trop ; et après quoi, il me faut endosser chemise et chaussettes propres, autres carcans qui râpent la peau, me gênent aux entournures et que je dois endurer deux jours au moins avant qu’ils m’acceptent et deviennent mes amis.

Et c’est ainsi mon garçon ! Les femmes de ta famille sont des amies de la grande propreté ! Chez nous on fait sa toilette toutes les semaines ! Voilà comme elles sont !

L’ère de l’hygiène commence.
Ma mère exige même que je me lave sous les bras, ce qui fait hausser les épaules aux grand-mères, il faut leur rendre justice. Sous les bras ? Je vous demande un peu pourquoi pas entre les cuisses, pendant qu’on y est ? »

Un passage sur le transbordement d’une ruche à l’autre, écrit d’une magnifique façon :

« Et l’on voit, tout à coup, la masse s’entrouvrir mystérieusement et en surgir une abeille, trois fois plus grosse et plus belle que les autres. Longue, puissante, plus dorée aussi, qui majestueusement s’élevant sur le magma mouvant s’érige, puis, très sûre d’elle, monte vers la porte de son nouveau palais. C’est la reine. Elle gravit le plan incliné, précédé d’une centaine d’éclaireuses, ou de gardes du corps, va savoir ? Et très dignement, elle entre par le trou de vol. A sa suite, la foule se précipite, se bouscule frénétiquement. Toutes les ouvrières veulent entrer à la fois, à la suite de la Mère, la seule femelle, la Mère unique, de tous ces êtres qui lui sont aveuglément soumis. Elles n’ont toutes qu’une hâte, se précipiter à l’intérieur pour y accomplir la mission dont elles sont exclusivement chargées. Les cirières, pour y construire, dans les deux heures qui suivent, un gâteau d’alvéoles gros comme deux mains jointes où, en toute éventualité, la reine puisse se cacher et même y pondre tout de suite des œufs qui seront l’espoir de la collectivité. Les nourrisseuses, pour y entasser le pollen qui sera immédiatement la nourriture exclusive des larves. Les butineuses, pour y musser le nectar qu’elles ont récolté quelques instants seulement avant l’opération. Les ventileuses, pour évaporer l’eau inutile et assurer l’aération de cet énorme organisme. Tout fonctionne… »

Ce passage m’a touché, les abeilles disparaissent de plus en plus vite à cause des pesticides. Elles sont pourtant absolument nécessaires à la survie de l’humanité.

Si vous aimez la nature, lisez ou relisez ce livre, je suis certaine que vous serez conquis, les histoires sont savoureuses.

MClaire

Cela vous donnera peut-être envie de le lire ou de le relire

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