Le coeur cousu

Le cœur cousu

Les femmes n’ont pas toujours eu leur liberté d’expression, il y a encore des pays qui détruisent les écoles pour interdire aux filles de s’instruire. Au cours des siècles passés elles n’avaient même pas le droit de choisir celui qui allait partager leur vie, on choisissait pour elles, « Le cœur cousu » est le titre d’un livre que je n’aie pas encore lu, un titre très évocateur, l’histoire d’une femme jouée par son mari dans un combat de coqs et qui devra errer jusqu’à la mer avec tous ses enfants entassés dans une charrette avec l’espérance d’une terre meilleure que celle d’Espagne qu’elle veut quitter, l’histoire d’une magicienne de la broderie au 19^ème siècle qui veut « un bateau à sa mesure pour embarquer sa douleur et sa joie, un bateau pour que cessât l’horreur de ne pas s’appartenir, un bateau pour être enfin ! ».

Je ne suis pas spécialement féministe, j’ai d’ailleurs horreur des cases qui vous emprisonnent davantage que des murs, mais je me révolte souvent contre le machisme qui règne autour de nous, un machisme silencieux, des hommes qui se donnent bonne conscience en donnant des miettes de pouvoir à une femme qui ne mettra pas longtemps à se rendre compte qu’elle a été manipulée, qui devra soit se taire pour conserver un poste qu’elle convoitait depuis si longtemps, soit claquer la porte et risquer de se faire museler par un parti politique ou des moralistes qui considèrent encore les femmes comme des êtres qui n’ont pas une identité en tant que personnes et qui peuvent penser aussi bien, sinon mieux qu’eux. Et cette situation se retrouve à tous les niveaux. Mais, nous sommes futées, nous observons, nous vous laissons vous vautrer dans votre suffisance.

Je précise : tous les hommes ne sont pas visés, j’ai la chance d’avoir à la maison le moins macho des hommes que je connais, et j’ai beaucoup d’hommes dans mes connaissances qui sont adorables, qui sont prêts à porter nos valises, ouvrir une bouteille d’eau dont le bouchon résiste sans dire « heureusement que nous sommes là ! », écouter les filles dans leur délire et rire avec nous. Ce que j’aime par-dessus tout c’est entendre un homme dire « Je ne sais pas faire » ils sont rares à reconnaître leurs incapacités, alors il faut biaiser, leur faire croire qu’ils sont les meilleurs pour obtenir un climat de paix.

Les religions ont été les grandes responsables de cette inégalité, au 19^ème siècle les cloches du glas sonnaient moins longtemps pour une femme que pour un homme. L’Eglise dans son institution est demeurée très masculine. Nous ne sommes encore pas prêts à accepter une femme au poste suprême d’un pays, contrairement aux pays « neufs ». Nous savons tous que les femmes ont obtenu le droit de vote en 1944 et ont pu voter en 1945, mais savez vous que la première manifestation pour obtenir ce droit de vote s’est déroulée en 1908, 37 ans de combat, c’est long non ?

J’ai eu envie d’écrire ce petit billet sans agressivité, juste pour exprimer ce que je ressens. Julien Clerc a chanté « Femmes je vous aime » je l’adore.

MClaire.