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La Gazette du scrabble
12 avril 2009

Colette et autres choses

colette« Enchantée encore de mon rêve, je m’étonne d’avoir changé, d’avoir vieilli pendant que je rêvais... D’un pinceau ému je pourrais repeindre, sur ce visage-ci, celui d’une fraîche enfant roussie de soleil... des joues élastiques achevées en un menton mince, des sourcils mobiles prompts à se plisser, une bouche dont les coins rusés démentent la courte lèvre ingénue... Hélas, ce n’est qu’un instant... L’eau sombre du miroir retient seulement mon image qui est bien pareille, toute pareille à moi, marquée de légers coups d’ongles, finement gravée aux paupières, au coin des lèvres, entre les sourcils têtus... Une image qui ne sourit ni ne s’attriste, et qui murmure, pour moi seule : ‘Il faut vieillir. Ne pleure pas, ne joins pas des doigts suppliants, ne te révolte pas : il faut vieillir. Répète-toi cette parole, non comme un cri de désespoir, mais comme le rappel d’un départ nécessaire... […] Eloigne-toi lentement, lentement, sans larmes ; n’oublie rien ! Emporte ta santé, ta gaieté, ta coquetterie, le peu de bonté et de justice qui t’a rendu la vie moins amère ; n’oublie pas ! Va-t’en parée, va-t’en douce, et ne t’arrête pas le long de la route irrésistible, tu l’essaierais en vain – puisqu’il faut vieillir !’ » (Les Vrilles de la vigne, « Rêverie de Nouvel An »)  Colette.

Un extrait qui ne peut que toucher les femmes de ma génération. C’est très justement dit, il y a des jours où je pense, où je perçois les choses comme lorsque j’avais 20 ans, et je passe devant un miroir, je fais arrêt sur image, non je n’ai plus 20 ans, la dame qui me fait face me regarde étonnée, je lui tire la langue, je lui tourne le dos et je reste pensive, j’hausse les épaules et je souris, je ne veux pas gâcher la jolie journée qui s’annonce avec de vilaines pensées c’est décidé j’ai 20 ans aujourd’hui, vous ne ressentez pas la même chose ? Colette a également décrit la nature comme personne d’autre, un style coloré, la justesse des mots pour décrire un paysage. Une écrivaine un peu démodée, mais pas oubliée.

Enveloppe2Je suis entrain de lire les lettres de Colette à  sa fille. Une correspondance entretenue au long des années de 1916 à 1953. J’ai lu Colette adolescente, jamais ensuite, je pense que je vais  m’y remettre, mais il y a tant de livres qui attendent et d’autres qui sont dans mes projets de lecture ! Là ce sont les lettres de « Bel Gazou »l’enfant, et les lettres de Colette à sa fille. La célèbre maman avait eu l’idée bizarre d’appeler sa fille Colette, alors qu’elle-même s’appelait Sidonie Gabrielle Colette, Colette étant son nom de famille, écrasant héritage pour une petite fille arrivée tard dans la vie de sa maman. . J’ai souvent été émue en lisant cette correspondance, que de demande d’amour dans les mots de la petite Colette si souvent éloignée de sa mère, une mère occupée par ses amours et à gagner sa vie, elle se rapprochera beaucoup plus tard de sa fille, à l’heure de la vieillesse, la peur de rester seule, de manquer ? Mais entretenir une relation épistolaire n’est plus à la mode aujourd’hui, on s’envoie des mails, on se téléphone, il ne restera rien plus tard, plus de paquets de lettres entourés d’un ruban au fond d’une boîte, j’ai beaucoup écrit à mes parents pendant mes années de pensionnat, j’avais un tel chagrin d’être séparée de ma famille le premier mois que je tentais même d’apitoyer mes proches en laissant tomber sur mes lettres des larmes que je n’essuyais pas, espérant qu’on reviendrait me chercher, en vain ! Les choses se sont arrangées ensuite, la pension est pleine d’interdits mais paradoxalement de libertés aussi. Nous avions aussi des correspondantes, la mienne habitait Nantes, je me souviens de son nom M.Claude Crétin, je n’ai jamais eu envie de la rechercher, et j'habitais si loin. On n’écrit plus qu’aux administrations, quelques cartes postales pendant les vacances, mais  rien aux êtres aimés. Pourtant ce serait si agréable de trouver un petit mot dans une poche ou sous un oreiller lorsque l’un des deux s’absente et de le garder  dans un tiroir, n’est-ce pas une idée ? J’ai une vieille collection de cartes postales venant des générations passées et j’ai toujours plaisir à les relire. Les mails sont impersonnels, on se dit le minimum et souvent même pas « bonjour » je n’aime pas du tout un mail qui ne dit pas bonjour, sept lettres à taper ! Pour moi c’est une impolitesse.

Je regarde toujours l’émission de Laurent Ruquier le samedi soir « On n’est pas couché », c’est vrai, il ne faut pas aimer se coucher tôt. Hier soir, Guy Carlier, ce chroniqueur féroce présentait son dernier livre « la vie, l’amour, le foot », et il parlait avec nostalgie de ses années d’enfant fou de foot. J’ai donc repensé à un été à Arzon, les équipes de Monaco et de Marseille venaient faire une petite cure à la thalasso et s’entraînaient aussi. J’avais Louis en garde, mon petit fils qui aime le foot, nous avons donc joué aux groupies avec lui pour avoir des autographes, et hier soir j’ai compris Guy Carlier, Louis était fou de joie lorsque Deschamps lui a parlé, lui a promis de lui signer un autographe le lendemain, là il était trop pressé, et le lendemain il a tenu parole, il l’a reconnu et Louis avait des étoiles dans les yeux, Deschamps était sur le plus haut piédestal et toute l’équipe de Monaco avec lui. Pour Marseille, grosse déception, l’équipe était protégée des importuns, inabordable, les joueurs hautains, Lizarazu décevant et Louis très triste, ses idoles tombaient de haut, l’enfant perdait ses illusions, Mamie n’aime plus du tout l’équipe de Marseille !!

Une petite histoire vraie ou pas,  si vous ne l’avez pas entendue hier. En téléphonant à votre opérateur internet on vous met très souvent en contact avec des renseignements basés dans des pays lointains, souvent en Afrique, et là Arthur téléphonait pour sa WIFI, il précise donc au Marocain qui lui répondait qu’il a un problème avec sa Wifi, et son correspondant lui répond « huit filles, je ne peux pas savoir, moi j’ai deux garçons ».  Bye Bye  MClaire.



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