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La Gazette du scrabble
9 juillet 2009

Les mots

LES MOTS :

Je garde ma petite fille en ce moment, et je suis heureuse, elle sait lire, tout y passe, les étiquettes, un extrait de journal, les couvertures de mes livres, ce que j’écris sur word, je pense qu’elle va adorer les mots, elle demande l’explication de celui qu’elle n’a pas compris, et c’est un bonheur d’apprendre à une enfant qui écoute. Pourvu que cela dure, j’espère que la télé n’aura pas le dernier mot en annihilant sa curiosité. Je ne parle pas d’internet qui peut être au contraire si c’est bien utilisé, un formidable outil pour rassasier la curiosité et parfaire les connaissances.

En faisant une balade sur une chemin côtier l’autre jour, nous avons rencontré un couple de promeneurs avec qui nous avons discuté, comme ça sans se connaître, le monsieur avait été enseignant, et il nous disait avoir beaucoup d’inquiétude pour ce métier qui consiste à apprendre aux enfants, il nous parlait d’internet, les enfants pensent connaître beaucoup plus de choses que le maître, parce qu’ils ont consulté internet, et disent que l’instituteur (ou le professeur des écoles)  ne sert plus à rien. Est-ce vrai ? Je ne crois pas que la toile remplacera un jour le savoir d’un maître d’école, surtout dans la façon d’apprendre, beaucoup moins anarchique que www….com. Un mot prononcé par une voix que l’on gardera longtemps dans notre mémoire, ne sera jamais remplacé par un mot écrit dans un article  par un anonyme. Si je retiens un mot difficile au scrabble, c’est souvent parce que j’ai en mémoire la voix de celui qui me l’a appris.

Il y a aussi les mots qui peuvent blesser, le mot qui tue, qu’on ne pourra jamais effacer et qui reviendra s’imposer à nous à la moindre occasion. On pensait avoir oublié, non, il est toujours là et il fait toujours aussi mal. Un enfant peut vous blesser à vie sans le vouloir vraiment, des ados qui ont souvent compris toutes vos faiblesses, des enfants adultes qui d’un seul coup se libèrent en un seul mot d’une rancune tenace qu’il tenait enfermée depuis des années et qui ne croyaient pas faire autant de dégâts en prononçant ce mot qu’il ne fallait pas dire, parce que vous le pensiez complètement injuste. Des amis que vous pensiez sincères et qui un jour émettent une critique, on ne peut pas écouter en souriant, ce mot vous fait aussitôt éprouver de la colère, vous rend furieux, vous êtes déconfit, ce mot a été dit et vous ne pourrez pas l’oublier, quelque chose sera détruit à jamais, j’ai lu un jour « Un mot qu’on a laissé s’envoler, ne se laisse plus jamais rattraper par l’aile ». Il y a aussi les mots que l’on ne prononcera jamais, qui sont enfouis, par pudeur ou parce que nous n’osons jamais être ce que nous sommes vraiment, nous vivons souvent à travers le regard des autres, il nous arrive de dire en parlant d’une personne âgée « Ce qu’elle a pu changer » non elle n’a pas changée, elle est enfin ce qu’elle était vraiment. Les mots sont dangereux, ils peuvent aussi être beaux, mais on se souviendra beaucoup moins d’un « Je t’aime » que d’un mot blessant.

Il y a aussi les mots d’enfant, ceux qui nous font tant rire, que l’on devrait noter sur un cahier pour plus tard et que l’on n’écrit jamais, on en retiendra un ou deux pour les raconter à leurs propres bambins, ils riront aux éclats en regardant leurs parents, étonnés de savoir qu’ils avaient été aussi des petits marmots comme eux. On n’imagine rarement que ses propres parents ont aussi été des enfants malicieux. Je pense que je n’ai jamais cherché à mettre une figure d’enfant sur le visage de ma mère ou de mon père.

Le mot d’enfant que j’ai retenu. J’apprenais à lire à mon fils et il avait un mal fou à me dire qu’un M était un M, à cours d’imagination je lui dis M comme meuh, comme le cri d’une vache, et la ligne suivante je lui montre le M, il bute sur la lettre, je lui dis mais enfin je t’ai appris quelque chose tout à l’heure, c’est quoi cette lettre et il me répond en pleurant « Une vache ». Sur le moment je n’ai pas osé rire pour ne pas le blesser, mais nous avons beaucoup ri plus tard.

Le mot inventé par l'enfant : Clarys disait hier à sa petite copine "Mon papy c'est un apprendeur, il m'a appris à faire du vélo et à nager"

Apprendeur  ODS 12  peut être??

Enfin quatre mots qui ne veulent absolument pas dire ce que l’on pourrait supposer :

Jaculatoire : Une oraison jaculatoire, prière courte et fervente.

Foutral,e et foutrals : Une chose extraordinaire.

Météorisme : Ballonnement du ventre.

Reloqueter : Rien à voir avec une porte, c’est nettoyer avec une serpillère en Belgique.

Amusez-vous avec votre ods, il y en a d’autres.

Voilà, il est plus de minuit il faut que je vous laisse, j’ai beaucoup moins de temps pendant cette période estivale, à la prochaine gazette. Bye Bye  MClaire

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