Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
La Gazette du scrabble
14 juillet 2009

Le temps des vacances

Le temps des vacances :

La météo est vraiment précise, il doit faire beau, il pleut,  il doit pleuvoir, non il fait beau, Laurent Cabrol nous prédit la canicule, j’ai ressorti le gilet pour le soir, Catherine Laborde se tortille en annonçant le temps qu’il va faire sûre de son fait, c’est vrai elle se tortille, j’ai toujours l’impression qu’elle est prise d’une envie pressante au moment de la météo, mais elle se trompe presque à chaque fois, je zappe sur toutes les chaînes pour pouvoir me faire une idée du temps qu’il fera demain et j’en perds le nord. A mon avis le mieux qu’il y ait à faire est d’ouvrir les volets et de regarder le ciel, on saura exactement le temps qu’il fera à ce moment précis, pour plus tard, nous verrons bien ! Nous partons pendant quelques jours pour occuper Clarys, et rien de mieux que le camping, les enfants adorent, ils se font des petits copains en moins de temps qu’il faut pour le dire, et très vite les préférences s’affichent, ils marchent côte à côte en se chuchotant des choses dans l’oreille, il y a la ou le délaissé qui marche trois pas derrière en essayant de se faire admettre au sein de ce petit groupe qui s’est formé. La piscine est le lieu de rencontre, mais les grands se jettent à l’eau en éclaboussant les petits, il faut consoler, gronder un peu au risque d’entendre quelques ricanements, il y a aussi le trampoline qui est pris d’assaut, encore une fois les grands sautent très haut et les petits ont peur, mais tout rentre dans l’ordre très vite. Il y a aussi les vélos kamikazes, ils surgissent là où on ne les attend pas, les dérapages soi- disant contrôlés dans le gravier qui peut faire très mal en cas de chute, et le petit dur devient très vite un enfant qui hurle « Maman, j’ai mal ». Vous avez compris, nous n’avons pas le temps de nous ennuyer au camping. Mais il y a aussi les soirées animées, les petits ouvrent leurs yeux très grands, ils n’osent pas danser et finalement se laissent entraîner, les bras, les jambes se lancent dans tous les sens, les parents ou les grands-parents les regardent éblouis, avec un sourire plaqué sur le visage, ce qu’il peut être beau et attendrissant ce petit ! Mais hélas, comme dans tous les rassemblements, clubs, campings, villes de bord de mer,  il y a aussi les grands ados qui se réunissent à la nuit tombée dans un endroit bien à l’écart et qui se livrent à la boisson, les cadavres de bouteilles jonchent aussi bien les lieux publics que la petite clairière dans le bois, terrible problème de société, les filles ne sont pas les dernières, et les adultes n’arrivent pas à trouver les mots pour faire comprendre que cela peut être grave, l’addiction peut s’imposer très rapidement. L’ado qui paraît si raisonnable les jours de la semaine, devient cet être méconnaissable le samedi, il n’y a rien de plus misérable qu’un être humain sous l’emprise de l’alcool, prendre conscience avant qu’il soit trop tard, et que cela devienne une vraie maladie.

Nous choisissons toujours un camping loin de la mer en été, pour éviter une trop grande concentration, la campagne c’est très bien pour nous qui vivons à longueur d’année en bord de mer, et dans ce cas là c’est un vrai bonheur de vivre en pleine nature le temps d’une quinzaine, mais il aura toujours les inconditionnels des vacances en toute liberté et les farouches opposants, c’est comme çà, comme dans tous les moments de la vie chacun fait ce qui lui plait, dans la mesure du possible.

infosrmirsaPendant ce temps là au mois de juillet, le RMI est devenu le RSA, la différence ?

Notre président (pour rire) songe à prendre ses vacances dans les Landes, pour les échasses, et EDF prévoit une augmentation de 20%. Quelques dessins pour sourire.

infosvacanceslandesJe n’ai pas le temps de lire en ce moment, je veux dire un livre entier, alors je relis Desproges, des petits textes de scène, ce matin c’était « Ma femme a de l’humour », si vous n’aimez pas Desproges, je me répète abstenez vous, mais c’est vraiment dommage :

Dites moi, vous ne croyez tout de même pas que je suis réellement obsédé ? Non. Et puis de toute façon, si j’étais vraiment obsédé, c’est pas à vous que j’irais le dire. Je n’ai aucune raison de déballer mes plus intimes pulsions devant un parterre de névropathes, de malades sexuels, qui donnent de l’argent pour voir mon corps habillé sur une scène. Puis d’abord, je suis pas obsédé. C’est vrai, je suis puritain. Je veux dire par là que je n’ai aucune dépravation, je ne connais aucun fantasme, bon, bien sûr, plutôt que des caleçons longs, j’ai tendance à porter des porte-jarretelles, mais c’est simplement parce que pour faire pipi assis, ça gagne du temps, m’emmerdez pas.

Puis d’abord, je suis monogame. La monogamie, ça, ça m’excite. Terriblement.

De toute façon, je ne quitterai jamais ma femme. Jamais je ne quitterai la famille que j’ai fondée. C’est trop important. Jamais. Même pas pour une chèvre ou pour un évier. Ou alors si, peut-être, mais..pour une femme…qui aurait de l’humour. De l’humour noir. Parce que alors là, qu’un être du sexe opposé au mien me jette à l’âme la fulgurante éclaboussure de son gai désespoir et je craque. Comme un teckel trop bas derrière une levrette affolante, je cours en haletant derrière la femme d’esprit. Ah oui ! pour ses beaux yeux caustiques, je partirais, j’irais rire noir dans son giron tiède en rognant, s’il le fallait, mes infrastructures, les plus essentielles. Je partirais.

D’ailleurs, je l’ai dit à la mère de mes enfants. Je lui ai dit :  « Vois-tu Priscilla… »Je vous en en prie…D’abord, elle s’appelle pas Priscilla. En vrai, si elle s’appelait Priscilla, elle aurait mon poing dans la gueule. Non, elle s’appelle pas Priscilla, mais je me refuse catégoriquement à dévoiler ici, en plus de mes fesses, cet ultime bastion de ma vie privée qu’est le prénom de ma femme. Comme disait Mme Le Nôtre en repoussant les avances de Louis XIV, il faut savoir garder un jardin secret. Vous ne savez pas qui était Le Nôtre ? C’est pas grave. Vous savez qu’on peut très bien vivre sans la moindre espèce de culture. Ah oui !

Moi j’ai un ami qui tient la rubrique littéraire de plusieurs radios libres, et il me disait hier encore : « Moi, vous savez, si j’aurais lu tous les livres, je serais pas été beaucoup plus avancé pour causer dans le poste ! »

Il a raison. Il est dur comme critique littéraire. Il est spécial. Tout ce qu’il a retenu de Jules Renard, c’est les initiales.

Gardons-nous toujours un jardin secret. C’est d’ailleurs par ce même souci de discrétion que tout à l’heure, j’ai appelé Jean Cau Louis Mermaz. Eh ! Saint-Exupéro lui-même, quant il allait partouzer chez Coste et Belletante, il se faisait pas appeler Jean Mermaz, peut-être ?
Alors, je lui ai dit « Vois-tu, Priscilla, je suis prêt à te quitter pour une femme qui aurait de l’humour. »

Vous savez ce qu’elle a fait ? Elle a ri. C’est une femme qui a de l’humour. 

Pierre Desproges.

Lorsqu’on sait qu’il n’y avait pas un être plus sensible, plus cultivé, plus inquiet et plus discret que cet homme, on ne peut pas ne pas l’aimer. Il avait aussi l’art de pratiquer l’autodérision comme personne, et lorsqu’on connaît la fin, on ne peut que l’admirer.MClaire.

Publicité
Publicité
Commentaires
La Gazette du scrabble
Publicité
Archives
Publicité