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La Gazette du scrabble
3 avril 2009

Les habits du dimanche

Les habits du dimanche :

C’est aussi le titre d’un livre de François Morel, vous connaissez l’acteur, il était dans la troupe de Jérôme Deschamps « Les Deschiens », ces petits sketchs qui faisaient notre bonheur sur canal +. Un petit livre plein de poésie, qui vous ramène à l’enfance, ce paradis perdu. J’ai repensé à ce livre en écoutant les infos qui ne sont jamais réjouissantes même lorsque tout va à peu près bien. En ce moment nous entendons G 20 à longueur de journée, je ne vous cache pas que je préfère GR 36, évasion garantie. Moi je n’y comprends rien, tout cet argent redistribué cela me fait penser au Monopoly, on nous serine à longueur de temps qu’il va falloir repenser la société, que l’on va vers le chaos, mais alors pourquoi ne pas prendre exemple sur la période de notre jeunesse pour les gens de ma génération. La solidarité existait, le superflu n’était pas indispensable, nous qui avons 60 ans, nous n’aurons aucun mal à faire attention, à chaque bout de notre vie nous aurons eu une vie un peu plus austère, et au milieu l’abondance qui nous le savons maintenant n’est pas synonyme de bonheur, c’est beaucoup plus préoccupant pour les quadras ou les ados. Nous avons connu ces habits du dimanche, il fallait y faire très attention, nous avons aussi aimé les robes en vichy inspirées de celles de Brigitte Bardot, il fallait mettre un jupon gonflant sous ces robes, pour qu’il gonfle davantage, j’avais un truc, je chipais la boite de sucre, je faisais fondre ces sucres dans de l’eau, mon jupon trempait puis séchait en plein soleil, le mauvais côté , avec la chaleur de l’été vous pouvez vous imaginer ce qui arrivait lorsque je le portais, je devenais très pégueuse, mais nous faisions avec les moyens du bord ! La radio trônait dans la salle à manger, elle fonctionnait le soir pour écouter « Reine d’un jour » avec Jean Nohain, toute la famille collée au poste, bien groupée pour ne pas perdre une miette de ce qui se passait, il y avait aussi les séances de cinéma au foyer rural, assis sur des chaises infotelechargementpas très confortables. Le mot « téléchargement » ne faisait pas partie de notre vocabulaire, on ne pouvait pas nous débrancher puisque nous n’étions même pas branchés . A cinq ans nous pouvions jouer dans une liberté totale, aucun risque qu’un vilain monsieur nous propose des bonbons comme cela s’est passé dernièrement. Qui n’est pas allé passer les vacances d’été dans sa famille ? C’était beaucoup moins cher que le Club Med que nous ne pouvions pas nous offrir, plus tard nous avons un peu snobé la famille, quelques jours suffisaient, pourtant les escapades en bord infoenlevementde mer et en famille restent mes plus beaux souvenirs. Je ne veux pas oublier le jour de Pâques en Algérie, tout le village se retrouvait assis dans des camionnettes, les parents avaient préparé un gigantesque pique-nique, ça sentait bon la « mouna » arrivés à destination dans une forêt, nous nous installions pour une journée pleine de rires, de chansons, les enfants couraient partout, les plus grands pêchaient la grenouille, les petits regardaient avec horreur le batracien se débattre avant d’être sacrifié pour ses cuisses. L’anisette circulait, les hommes un peu « fatigués » s’endormaient, et nous rentrions à la nuit tombée dans un grand silence, ivres de fatigue, nous ne devinions pas que le pire nous guettait. Nous menions une existence commune, mais nous étions heureux puisque nous ne savions pas ce qu’il y avait plus loin. Puis nous avons grandi et notre mode de vie s’est compliqué. Evidemment, il n’est pas question de retourner cinquante ans en arrière, nous sommes satisfaits d’avoir connu tant de progrès, il ne faut pas être passéiste, mais lorsque nous savons qu’une vie d’adulte se construit sur l’enfance, il vaut mieux avoir été heureux petit. La naïveté de l’enfant est un bien précieux, ils ont bien le temps d’être désenchantés. Mon premier désenchantement a été la réponse d’une bonne sœur pendant un repas de cantine, j’avais remarqué que trois ou quatre fillettes avaient droit à un artichaut en supplément de leur plat de lentilles et d’une voix posée de petite fille déjà révoltée devant les différences j’avais demandé pourquoi cet artichaut et il m’avait été répondu « Tu comprends Marie-Claire les parents donnent tous les mois de l’argent à l’école » J’avais été touchée au-delà de ce que peuvent penser les adultes. Cette grande parenthèse pour vous dire que je ne comprends toujours rien au G 20 ce matin, même après qu’ils se soient mis d’accord, que les bons sentiments annoncés ne changeront jamais rien à la misère du tiers-monde, un tiers-monde qui ne sera pas toujours résigné, comme ne seront pas résignées les générations montantes, il reste à inventer une nouvelle société. Quel beau challenge, et comme dit Jacques Séguéla, ce publiciste opportuniste nous entrons dans « l’alterconsommation », là encore je ne comprends rien. Vous oui ?     MClaire

Un extrait des « habits du dimanche » :

Encore aujourd’hui je repense à mon grand-père, à ses aphorismes définitifs. (L’âge n’est pas une promotion. ») Parfois je me demande s’il a vraiment existé. Je me demande si je ne l’ai pas inventé. Je ne sais plus. Parfois je me demande si ma sœur et moi allions bien au grenier. Je ne sais plus. Je me demande subito si mon frèrot, prof de judo dans un lycée Raymond-Queneau, a bien été un petit gros. Si maman, avant d’être grand-mère, a bien eu quelque rêve. Je pense que oui, puisque j’arrive encore à en parler, mais je ne suis plus très sûr. »

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Commentaires
L
Oui je connais Francois MOREL,j ai vu son spectacle, au palais des arts a Vannes ,il jouait aves J.Ganblin,les diablogues de Dubillard, un moment de bonheur , apporté par un artiste d une modestie , qui n a d egale que son talent.<br /> En sortant du spectacle, on reprend le sac a dos que l on avait laissé a la porte en rentrant , curieusement ,il parait moins lourd.<br /> <br /> Oh oui les habits du dimanche,je m en souviens..<br /> Une certaine jupe fleurie,blanche avec des roses ( que j avais *hérité* de ma cousine, a qui elle ne convenait plus),je la portais fiérement ,du haut de mes 16/17 ans, dessous ce fameux jupon gonflant , a la limite du vertugadin,pas *ensucré*non , mais plutot*baleiné*,tenue que j aborrais fierement, car a Paques nous mettions la tenue d été.<br /> Ce dimanche a la sortie de la messe(obligatoire) sur le parvis de l église ,un vent,non, pas la tramontane de Brassens,mais L AWEL de Bretagne, s y est engouffré et a soulevé tous ces cotillons, montrant des jambes et meme un peu plus...Quelques quolibets fuserent..des jeunes imbéciles de mon age , ou guère plus, se moquèrent ,aussi naif que moi..je m en souviens je m enfuyai ,honteuse et rougissante..<br /> Les temps ont bien changé, maintenant la mode est au *jean* taille basse , laissant voir un string..<br /> <br /> ah les greniers ,ce parfum , cette odeur suigénéris,nous nous y réfugions surtout par temps de pluie, et l on fouillait ,fouillait ,toujours émerveillé de découvrir quelqu objet qui nous avait échappé lors de la dernière visite.<br /> que de souvenirs..<br /> Etions nous plus malheureux que les jeunes d aujoudhui?<br /> Je ne le sais pas ,non je ne le pense pas ....les choses n ont plus la meme valeur c est tout ,mais ils ne sont pas plus heureux pour autant , car ce qui faisait notre bonheur ne signifie plus rien<br /> Mais je vous parle d un temps que les moins de.........??????ne peuvent pas connaitre...
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