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La Gazette du scrabble
12 mai 2009

Le rapport de Brodeck

Le_Rapport_de_BrodeckLE RAPPORT DE BRODECK :

Nous entendons souvent « Chaque être humain est libre de faire ce qui lui semble bon » Cela voudrait dire que nous sommes prêts à accepter l’inacceptable d’un être humain, si nous appliquons à la lettre notre pensée. Dans le roman de Philippe Claudel « Le rapport de Brodeck » l’inacceptable a eu lieu. Je suis submergée par l’émotion en lisant ce livre. J’attendais sa sortie en livre de poche, il a eu le prix Goncourt des lycéens et le prix des lecteurs, c’est vraiment mérité. Ce livre tient de la fable, de la réalité, et décrit tous les côtés sombres des hommes, surtout lorsqu’ils sont en groupe « Parfois, lorsque les gardes étaient ivres ou désoeuvrés, ils s’amusaient avec moi en me mettant un collier et une laisse. Il fallait que je marche ainsi, avec le collier et la laisse. Il fallait que je fasse le beau, que je tourne sur moi-même, que j’aboie, que je tire la langue, que je lèche les bottes » Et Brodeck obéissait pour survivre. Comment peut-on construire toute une vie d’homme avec de tels souvenirs dans la tête ?  Mais, il y a aussi une quantité de métaphores champêtres, le style est ciselé.

« Des villages posés entre les forêts comme des œufs dans des nids ». Pour les lecteurs qui n’aiment pas les flash-backs, le livre peut-être déroutant, mais lisez-le, je pense que c’est un roman majeur.

Dans ce livre un tout petit événement va changer le cours de la vie du personnage, dans notre vie aussi quelquefois un détail fait que tout bascule, une rencontre inespérée se produit, si nous n’étions pas passés à une heure précise à tel endroit est-ce que notre vie aurait été la même ? Il y a des vies toutes tracées et d’autres qui se construisent à la faveur d’une rencontre, qui à quelques secondes près aurait pu ne pas avoir lieu. Je compare souvent la vie à un chat. Le chat grimpe sur vos genoux, cherche sa place en vous malaxant avec ses pattes, s’installe, ronronne, rien ne se passe, moment heureux, un bruit et il envoie sa patte en avant en vous griffant légèrement, presque pas de trace, c’était sans importance, nous pensons aussi que tout sera toujours ainsi, des événements sans importance, et un jour le chat est effrayé par un cri ou un geste brusque et il vous fait une griffure profonde, une griffure qui mettra du temps à guérir, qui se boursouflera,  et qui laissera toujours une profonde cicatrice, ce sont les événements de la vie auxquels nous pensions naïvement échapper,  nous devons nous habituer à vivre avec ces cicatrices. Des millions de gens vivent avec des cicatrices, la vie est toujours la plus forte. Quelquefois il faut fuir avec une charrette, comme Brodeck, pour être enfin heureux. J’y pense à l’instant, dans « Le cœur cousu » elle fuyait aussi avec une charrette. Hasard.

J’espère vous avoir donné l’envie de lire ce livre. Yvonne me disait dimanche que je donnais le goût de lire, j’en suis vraiment heureuse.   MClaire.

P-S : Il y a un nouveau portrait dans les joueurs de Vannes, allez-y vous rirez, cela ne m’étonne pas de Philippe.

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