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La Gazette du scrabble
13 juin 2009

La vieillesse

La vieillesse

Ces jours ci, curieusement deux extraits de livres parlaient de la vieillesse, l’extrait « Des dames de nage » de Bernard Giraudeau m’a émue, peut-être parce que la situation qu’il décrit me touche personnellement. Le petit extrait du livre « Le dernier cheveu noir » de Jean-Louis Fournier m’a fait rire. Il vaut mieux rire de ce qui nous attend tous, nous aurons bien le temps de nous lamenter. Je pense avoir compris,  pour que ceux qui nous entourent nous supportent, il vaut mieux prendre la vieillesse avec humour si notre état mental nous le permet, nous fuyons les acariâtres et nous nous rapprochons de ceux qui nous amusent. J’aime  l'autodérision.

Extrait : "Je regardais ma mère, blessée par l'abandon, son visage comme celui d'un enfant triste étonné par la douleur, son regard implorant l'illusoire réconfort, avec la certitude que rien ne sera plus comme avant. Elle dessinait un pauvre sourire d'excuse. Tu voudrais être sûre que l'on t'aime avec tes mots en désordre. Tu voudrais être cet enfant triste noyé dans les coussins avec des bras autour de toi qui ne te lâcheraient plus. Toi qui a veillé sans relâche, tu acceptes qu'on te veille. Tu n'as peur que du froid, de l'absence »

Toute la douleur de la vieillesse est dans ces mots,  les mots justes pour décrire le désarroi. La personne qui est là devant vous est votre mère, elle tient sa tête dans ses mains cherche désespérément un nom, une date, vous dit « Attends, je vais trouver ta date d’anniversaire » et au bout d’un effort désespéré trouve cette date, vous faites bouger vos lèvres, comme pour lui souffler la réponse, vous vous surprenez à lui parler comme à une enfant que vous féliciteriez pour une bonne note en classe. Les rôles sont inversés, vous devenez les parents et elle votre enfant, vous refusez violemment cette situation, rien ne vous a préparé à cette relation, alors vous devenez un peu agressive, vous vous énervez parce que vous ne comprenez pas ou vous ne voulez pas comprendre « Ce n’est pas possible, elle le fait exprès pour qu’on s’occupe d’elle, il y a une part de vérité et une autre de mensonge ».Il n’y a pas si longtemps vous l’appeliez pour lui raconter vos bonheurs ou vos soucis, dire « Maman, ça va », c’est fini, plus jamais, il vous arrive d’avoir mal au ventre en décrochant le téléphone, vous retardez le moment de l’appel. Elle qui était si curieuse de tout, qui lisait,  peut rester maintenant des heures les yeux dans le vide, ou peut manipuler sans arrêt ses caramels de scrabble pour former indéfiniment les mêmes mots.

Ce n’est pas l’Alzheimer, c’est la démence vasculaire qui touche les personnes très âgées, alors il y a des jours de grâce, tout est cohérent, un rire fuse, vous parlez politique, livres, et de nouveau vous retrouvez la maman que vous avez toujours connue, qui vous l’espérez de toutes vos forces ne vous dira jamais « Bonjour madame » en vous apercevant.

Une vieillesse qui s’installe avec harmonie est un vrai bonheur, mais les années qui vous détruisent, surtout intellectuellement, sont une mauvaise surprise.

Pour rire de ce qui nous attend, il y a un livre de Jean-Louis Fournier « Le dernier cheveu noir », il traite la vieillesse avec ce ton qui n’appartient qu’à lui, avec humour.
« Le youpala sert à l’homme à faire ses premiers pas, le déambulateur à faire ses derniers pas ; entre les deux, il court à sa perte »
. Il y a ce cerveau qui n’obéit plus, une santé de fer qui ne nous empêche pas de faire rouiller une prothèse de hanche « Moins on a de souffle, plus on a de bougies à souffler » Ce n’est pas facile de vieillir, mais si votre vie a été bien remplie, il y aura moins de regrets. Un livre que les jeunes actuels devraient lire pour comprendre, nous, nous commençons  à comprendre, nous sommes dans le vif du sujet !!

« Un coup de vieux, ce n’est pas un coup que donne un vieux. C’est un coup qu’il reçoit ».

Pour l’instant, tout va bien malgré mon erreur de lettre au simultané, comme très souvent, j’ai pris un K au lieu du Q, et j’ai joué deux coups de suite avec ce K, alors il m’est venu une idée, je vais percer mon caramel, planter une épingle et attacher un petit drapeau avec comme devise « Attention danger ». Je ne regarde pas le tableau et je n’écoute pas l’arbitre lorsqu’il annonce le reliquat, deux défauts qui touchent de nombreux scrabbleurs. Perdre presque  100 pts sur une étourderie c’est dur.

Tiens, Christian vient de me dire « Bon j’y vais, mais au fait je vais où ? ». J’éclate de rire, il a dû lire ma gazette.   Bye, bye.  MClaire.

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