No et moi

J'avais décidé de ne pas écrire de gazette jusqu’aux fêtes de Noël, mais je ne peux pas me retenir d’écrire sur ce livre que je viens de refermer « No et moi ». Il y a des jours où nous sommes en droit de regretter de ne pas avoir assez de talent pour écrire un bouquin aussi émouvant et aussi vrai. Une écriture fluide mais qui fait mouche, j’ai souvent eu les yeux qui piquaient et quelques larmes qui coulaient.

No c’est Nolween, quel joli prénom donné à une petite fille née d’un viol, rejetée par sa mère qui ne la regarde jamais et qui l’abandonne à ses grands-parents, la grand-mère meurt et la petite fille sera confiée à une famille d’accueil et là ce sera l’engrenage, les fugues, la rue, l’errance, et il y a Lou une gamine de treize ans intellectuellement très en avance avec un QI de 160 qui vit dans une famille dévastée à cause de la mort subite d’un bébé et qui passe son temps dans les gares à regarder les gens partir et arriver en imaginant leur histoire, elle doit faire un exposé sur les SDF, un sujet qu’elle a choisi au hasard, elle fait donc la connaissance de No dans cette gare et l’apprivoise, enfin un peu, son exposé est applaudi, mais elle n’arrive pas à se séparer de No, décide de l’aider et finit par la ramener chez elle, mais on ne peut pas toujours sauver les autres malgré eux.  C’est le coin sombre de notre société actuelle. Je pense que nous n’ignorons pas, mais nous ne voulons pas comprendre.

On découvre aussi que les enfants surdoués sont souvent très démunis devant les choses les plus simples de la vie.

En revanche, grâce à No un couple va se reconstruire. No veut dire non, rien, cette fille pense qu’elle ne vaut rien et que personne n’arrivera à la sauver, même Lou qui a pourtant besoin d’elle, Lou qui vit souvent dans une violence silencieuse. Il y a des passages tellement vrais, le soir lorsqu’on essaie de trouver le sommeil en chassant toutes nos pensées, faire le vide, mais sans y arriver, nous sommes dans l’impossibilité de ne penser à rien, même endormis nous rêvons, je me suis reconnue.

Il fait froid et les médias parlent sans cesse des SDF toujours plus nombreux dans les rues. Ce ne sont pas forcément des gens qui ne travaillent pas, mais comment payer un loyer avec un SMIC, et pourtant à chaque élection nous entendons les mêmes paroles « Plus personne dans les rues »

Je pense qu’à l’avenir je ne regarderai jamais plus les SDF avec les mêmes yeux. C’est vrai nous avons tendance à regarder ailleurs lorsque nous les croisons, ils nous font peur, peut-être à tort, avec leurs chiens, les canettes de bière jetées sur le trottoir. Le soir, dans la rue du Mené à Vannes ils sont des dizaines à squatter les trottoirs, devant les boutiques, et lorsque vous passez en voiture vous évitez de les regarder, c’est dérangeant la misère. Il m’arrive souvent d’imaginer leur histoire, pourquoi ils en sont arrivés là et pourquoi ils restent dans la rue alors qu’ils ont sans doute une famille. Je ne pense pas que ce soit pour la solidarité, dans la rue chacun pour soi, mais retrouver un schéma social ne doit pas être facile.

J’ai souvent peur en pensant que cela peut arriver à n’importe qui, je pense à nos petits enfants, une mauvaise fréquentation, un acte de rébellion , et ne plus vouloir revenir en arrière par orgueil. Pour l’instant, je suis persuadée qu’ils préfèrent la chaleur du foyer parental, c’est plus confortable, j’ai tort de m’inquiéter, et il n’y aucune raison.

Il neige, oh ! Pas beaucoup, juste pour nous embêter et nous empêcher de faire ce que nous voulons, mais nous sommes au chaud. Une question : Le sommet de Copenhague qui se termine apparemment sur un fiasco a coûté combien ? Certainement de quoi construire des centres d’hébergement corrects pour l’hiver. Evidemment que ce sont les Etats qui sont en mesure de prendre les décisions finales, mais est-ce les politiques qui sont aptes à décider, il y a des spécialistes, des scientifiques. Ces avions, ces chefs d’état qui sont transportés dans des limousines et logés dans des hôtels luxueux, c’est d’une impudeur totale. Nous sommes prêts à recommencer dans quelques mois, au mois de juin je crois.

Il est temps que je lise un livre marrant pour penser à autre chose avant les fêtes et être d’humeur joyeuse, je vais arpenter les allées de la FNAC, je ne dis pas que je vais regarder le bêtisier des chaines télé, cela ne me fait même plus rire. Vous ne savez pas comment on appelle la télécommande à la maison "Le pouvoir", celui qui l'a dans la main possède le pouvoir....Pour un soir.

C’est le moment des bulletins scolaires, j’ai trouvé ce dessin bien révélateur de notre époque.

Il est loin le temps où nous baissions la tête devant notre enseignant.

Nous avons mis une page sur le site pour mettre quelques commentaires, vous êtes nombreux à la consulter mais pas très nombreux à écrire, allez-y, même un petit mot fait plaisir. Vous avez le droit de mettre un mot, même si vous habitez à l’autre bout de la France. En attendant je vous souhaite de nouveau à tous un joyeux noël. Je cherche encore mon menu, mais un chapon à la sauce champagne et aux morilles me plairait bien, ce n’est pas tous les jours noël.

MClaire.